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La Chine est-elle en crise économique ?
2023-08-26 17:11

Ce 10 août, dans un discours public, le président américain Joe Biden a discrédité l’économie chinoise en la qualifiant de « bombe à retardement ». Sautant sur l’occasion trop belle, presque toute la presse occidentale s’est mise à crier au déclin de l’économie chinoise. Dans la presse française, les allégations les plus absurdes parlent d’une Chine qui « affronte une crise économique inédite », de son économie qui souffre du « grand ralentissement » ou bien « s’essouffle » « au bord du gouffre ». Ceux qui cherchent à créer du sensationnel vont jusqu’à dépeindre la récente crise de la dette de certaines entreprises immobilières chinoises comme le « moment Lehman » de la Chine. Cependant, l’économie chinoise est-elle vraiment aussi en crise que le prétendent ces médias et politiciens occidentaux ? Examinons un par un leurs arguments pour voir ce qu’il en est réellement.

— « Stagnation de la croissance » et « demande intérieure en berne ». Bien au contraire, l’économie chinoise affiche un redressement solide : la croissance du PIB au premier semestre 2023 est de 5,5 % en glissement annuel, supérieure à la croissance en 2022 et bien plus élevée que celle des autres grandes économies. Le marché de la consommation, de son côté, connaît également une reprise rapide : la contribution de la demande intérieure s’élève désormais à 110,8 %, soit une hausse de 59,4 points de pourcentage, et la consommation finale contribue à hauteur de 77,2 %. Au premier semestre, les recettes au box-office et de la restauration ont augmenté respectivement de 52,9 % et de 21,4 %, tandis que les ventes de voitures à énergies nouvelles ont augmenté de 37,3 %. En juillet, la consommation globale d’électricité a augmenté de 6,5 %. Autant de preuves du rebond global de l’économie.

Plus réjouissant encore, la montée en gamme industrielle de la Chine se poursuit de plus belle. Entre janvier et juillet, les investissements dans les industries de haute technologie ont augmenté de 11,5 % sur un an, la valeur ajoutée de l’industrie de fabrication d’équipements a augmenté de 6,1 %, et l’indice de production dans les services modernes a accru de 11,9 %. Dotée de nouveaux moteurs dynamiques, l’économie chinoise est tout à fait capable de réaliser l’objectif de croissance de 5 % en 2023.

— « Exportations en baisse » et « menace de déflation ». Sur fond de marasme du commerce mondial, le commerce extérieur de la Chine peut être fier de sa résilience : les exportations chinoises au cours des sept premiers mois ont accru de 1,5 % en glissement annuel, conservant une part stable du marché mondial ; au premier semestre, les exportations de voitures électriques, de batteries au lithium et de batteries solaires ont enregistré ensemble une croissance de 61,6 %. Si certains mois ont connu une baisse - pourtant largement médiatisé - c’est entièrement dû à la contraction de la demande extérieure et aux chiffres de référence élevés de l’année dernière.

Par ailleurs, si l’indice des prix à la consommation a baissé en glissement annuel, il est déjà en hausse par rapport à la période précédente, tandis que l’IPC de base est en hausse de 0,8 % sur un an. À en juger par d’autres indicateurs comme la croissance économique et la masse monétaire, la déflation est loin d’être à l’horizon pour l’économie chinoise.

— « Crise immobilière ». Le marché immobilier chinois est en train de passer d’une phase de développement rapide à une phase de développement sain et régulier. Du côté de la demande, la politique « un logement est fait pour vivre, pas pour spéculer » a permis de freiner efficacement les demandes spéculatives, de satisfaire les demandes de base et de confort, et d’assurer la livraison à temps des appartements. Du côté de l’offre, le modèle d’exploitation de certaines entreprises immobilières caractérisé par un effet de levier élevé, le surendettement et des flux de trésorerie rapides a engendré des risques d’endettement qui viennent de surgir. Toutefois, au fur et à mesure que le mécanisme de réajustement du marché jouera son rôle, ces risques de court terme seront levés et la confiance du marché sera redressée. Comme l’a dit un économiste français : « Il n’y aura pas d’effet Lehman. Ce seront des pertes sèches en capital pour les investisseurs ».

— « Chômage record des jeunes ». En Chine, s’il y a des jeunes sans emploi, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’emploi sur le marché, mais qu’ils n’ont pas encore trouvé celui qui leur plaît. Ainsi, une proportion considérable de jeunes préfèrent reporter leur entrée sur le marché du travail ou rester temporairement au chômage, quand les salaires proposés ne répondent pas à leurs attentes.

Attention : si le taux de chômage des jeunes est de 21,3 %, cela ne signifie pas qu’un jeune sur cinq est au chômage, car un grand nombre d’étudiants qui sont dans les écoles, au lieu d’au marché de travail, ne sont pas pris en compte dans les statistiques. Par exemple, en 2022, la Chine comptait plus de 96 millions de jeunes âgés de 16-24 ans, dont plus de 65 millions scolarisés. Le bien-fondé de calculer le chômage des jeunes par la tranche d’âge de 16-24 ans étant discutable, le Bureau national des statistiques de la Chine a décidé de suspendre la publication du taux de chômage des jeunes de 16-24 ans , dans le but d’optimiser les statistiques, au lieu de dissimuler quoi que ce soit.

De tous les pays du monde, la Chine est sans aucun doute le moteur de la croissance économique mondiale. Prenons les exemples du PIB, de l’indice PMI manufacturier et des exportations. Au deuxième trimestre 2023, le PIB des États-Unis a augmenté de 2,4 % en rythme annualisé, celui du Royaume-Uni, de 0,4 % en glissement annuel, celui de la zone euro, de 0,6 %, dont la France de 0,9 % et l’Allemagne de -0,1 %, tandis que la Chine triomphe avec un extraordinaire 6,3 %. En juillet, l’indice PMI manufacturier des États-Unis était de 46,4 %, celui du Royaume-Uni, de 45,3 %, celui de la zone euro a chuté à 42,7 %, dont la France de 45,1 % et l’Allemagne de 38,8 %, tandis que l’indice chinois était de 49,3 %, plus élevé que la moyenne mondiale de 48,7 %. À cause de la faible demande mondiale, les principales économies exportatrices ont vu leur commerce chuter continuellement : le Japon a enregistré d’énormes déficits commerciaux tout au long du premier semestre, les exportations de la République de Corée en juillet ont chuté de 16,5 % en glissement annuel, et celles du Vietnam ont connu cinq mois consécutifs de rétrécissement. En Chine, si les exportations ont diminué de 9,2 % en juillet, celles des sept premiers mois combinés ont en revanche augmenté de 1,5 % en glissement annuel, et les exportations d’automobiles ont même progressé de 118,5 %. Si l’économie chinoise « s’essouffle », les autres grandes économies devraient être placées en soins intensifs.

C’est précisément avec une confiance robuste dans les perspectives économiques de la Chine que les Nations Unies, l’OCDE, la Banque mondiale et le FMI ont tous revu à la hausse leurs prévisions pour l’année 2023. Les Perspectives de l’économie mondiale du FMI table sur une croissance annuelle de 5,2 % pour la Chine, en tête des grandes économies et avec une contribution à hauteur d’un tiers à la croissance mondiale. En effet, les marchés sont les baromètres les plus précis et les entreprises sont les mieux placées pour se prononcer sur les perspectives. Au cours des cinq dernières années, le taux de rendement des investissements étrangers en Chine est de 9,1 %, beaucoup plus élevé que les 3 % en Europe ou aux États-Unis. Au premier semestre de cette année, les investissements français, britanniques et allemands en Chine ont augmenté respectivement de 173,3 %, 135,3 % et 14,2 %. Près de 60 % des entreprises américaines restent optimistes quant au marché chinois, et environ 30 % prévoient d’accroître leurs investissements en Chine. Des chefs d’entreprises américaines et européennes, telles que Microsoft, Apple, Starbucks et LVMH, sont venus successivement en visite en Chine, confortant le consensus selon lequel « investir en Chine, c’est investir dans l’avenir ».

Pourtant, certains Occidentaux, atteints d’une « cécité sélective », ignorent l’excellence de l’économie chinoise, amplifient délibérément les fluctuations normales de certains indicateurs économiques avec un malin « contre une prévision de... », rêvant ainsi de manipuler l’« économie narrative » pour semer le désarroi au monde et perturber les prises de décision en Chine. Ce qui les préoccupe, ce n’est pas la santé de l’économie chinoise, mais la question de savoir si le gouvernement chinois, sous pression de l’opinion publique, sauvera généreusement les investisseurs internationaux de la dette des entreprises immobilières, et si la Chine sera prête à se sacrifier pour lancer un nouveau plan de relance massif et absorber les crises que certaines économies occidentales veulent tant rejeter ! En réalité, ils veulent faire porter à la Chine la responsabilité de la morosité de la reprise économique mondiale.

À leur grande déception, la Chine restera ferme dans sa stratégie, maintiendra le cap de progresser dans la stabilité, mettra en œuvre ses politiques macroéconomiques avec précision et vigueur, et poursuivra le développement économique de haute qualité. Par son propre développement, elle contribuera à la reprise de la croissance économique mondiale.


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