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L’océan n’est pas l’« égout » ou le « site d’essai nucléaire » du Japon
2023-09-06 21:42

Récemment, au mépris des vives inquiétudes et de la forte opposition de la communauté internationale, le gouvernement japonais s’est mis unilatéralement et arbitrairement à déverser dans la mer des eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima, faisant peser une grave menace sur l’environnement marin, la sécurité alimentaire et la santé humaine. Étrangement, devant cette affaire qui met en jeu le sort des océans, on observe un silence collectif en Europe, que ce soit au niveau des gouvernements, des partis politiques (y compris ceux étiquetés « verts » ou « écolos »), des ONG ou des militants écologistes, qui d’habitude placent la protection de l’environnement au-dessus de tout. En France, presque toute la presse n’a fait qu’effleurer ce sujet, certains allant jusqu’à ignorer les faits scientifiques fondamentaux pour justifier les agissements du Japon, et accusant le gouvernement chinois d’en faire tout un plat pour « alimenter la colère du peuple chinois » contre le Japon. D’où cet article de l’ambassade de Chine pour rendre la vérité à ses lecteurs.

Le coup de com’ concocté par la partie japonaise s’appuie principalement sur les arguties suivantes : Premièrement, l’eau en question est propre, car elle a été filtrée par un système d’élimination des multi-nucléides (ALPS) avant d’être rejetée dans la mer, ce qui permet d’éliminer 62 isotopes radioactifs, à l’exception du tritium. Deuxièmement, le Japon est un pays responsable. Malgré la filtration, la radioactivité de l’eau contaminée reste trop élevée, atteignant jusqu’à 140 000 becquerels par litre. Le Japon a dilué donc l’eau 740 fois avant de la rejeter en mer, afin d’abaisser le niveau du tritium à un septième des normes fixées par l’OMS pour l’eau potable, ce qui ne présenterait aucun risque pour la santé humaine. Troisièmement, l’eau contaminée rejetée par le Japon est de la même nature que les eaux de refroidissement des centrales nucléaires en Chine, en France et en République de Corée, et sa teneur en tritium après avoir été « nettoyée » est bien inférieure à celles-là. « Si ces pays peuvent les déverser en mer, pourquoi pas moi ? » Quatrièmement, le Japon dispose d’un « certificat » pour rejeter les eaux contaminées, car sa décision a obtenu l’« approbation » et l’« aval » de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Alors que la vérité est tout autre. D’abord, l’eau rejetée par le Japon n’est pas de l’eau de refroidissement, mais de l’eau qui a touché le corium de la centrale de Fukushima lors d’un accident classé au niveau le plus élevé de l’Histoire survenu en 2011. Il s’agit donc complètement d’autre chose que de l’eau issue du fonctionnement normal des centrales nucléaires. L’opérateur japonais Tepco lui-même n’a pas osé garantir que les plus de 60 radionucléides contenus dans l’eau contaminée peuvent être entièrement éliminés par le système ALPS, tout en avouant que l’eau filtrée contient encore jusqu’à 140 000 becquerels par litre de radionucléides. Le gouvernement japonais a refusé tout test indépendant sur l’eau rejetée mené par d’autres pays ou des institutions tierces. Force est de souligner qu’il n’existe pas à ce jour de technologie de traitement efficace pour de nombreux radionucléides, et certains radionucléides à longue durée de vie peuvent avoir un effet de bioconcentration, ce qui causera des dommages imprévisibles, irréversibles et même intergénérationnels à l’environnement marin et à la santé humaine. Le Japon brouille délibérément les notions et trompe le monde, alors que certains médias français répètent comme un perroquet sans se donner la peine d’y réfléchir.

Ensuite, le fait que le Japon dilue l’eau contaminée avant de la déverser en mer trahit précisément son égoïsme et sa sournoiserie, et n’a rien à voir avec le sens de responsabilité. En fait, quelle que soit le volume d’eau utilisée dans la dilution, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan ; le vrai problème est que la quantité totale des polluants reste la même et que la dilution ne sert qu’à éviter que la qualité de l’eau des côtes japonaises soit fortement impactée. Si le gouvernement japonais a décidé de déverser l’eau contaminée plusieurs fois par an pour 30 ans, c’est justement pour attendre que celle-ci soit emportée par les courants océaniques avant de procéder à un nouveau tour de déversement, pour éviter un déversement intensif et par la suite la détérioration de la qualité des eaux côtières. Voilà pourquoi le gouvernement chinois accuse le Japon de l’égoïsme.

En outre, l’évaluation de l’AIEA ne constitue pas un « feu vert » pour le Japon validant son plan de rejet. Le rapport en question, qui a été commandé unilatéralement par le Japon, relève de l’assistance technique et de l’évaluation consultative, il n’a aucune validité au regard du droit international et ne peut conférer aucune légitimité ni légalité au plan de rejet japonais. Le directeur général de l’AIEA Rafael Mariano Grossi a précisé que rejeter en mer les eaux contaminées était une décision nationale du gouvernement japonais et que le rapport d’évaluation n’était ni une recommandation ni un endossement de cette décision. En fait, il est impossible de tirer des conclusions pertinentes de cette évaluation vu qu’elle était strictement encadrée par la partie japonaise et ne comporte que l’analyse comparative inter-laboratoire à partir du peu d’échantillons d’eau contaminée prélevés unilatéralement par la partie japonaise. Ce qui est encore plus choquant, c’est que des médias coréens ont révélé que des fonctionnaires japonais auraient soudoyé le personnel du secrétariat de l’AIEA avec plus d’un million d’euros pour influencer les conclusions du rapport. Ce qui était louche, c’est que le gouvernement japonais et l’AIEA n’ont ni confirmé ni infirmé cette information.

Certains médias français ont accusé la Chine d’instrumentaliser et de politiser le plan de rejet japonais pour « alimenter la colère du peuple chinois » contre le Japon. Il semble que ces journalistes handicapés par l’idéologie se soient réduits à des « philistins de la logique » qui ne s’intéressent qu’aux positions et non aux faits. La côte de Fukushima est traversée par les courants océaniques les plus puissants du monde. Selon les prévisions d’un institut allemand de recherche marine, une fois rejetées en mer, les matières radioactives se répandront dans la majeure partie de l’océan Pacifique en 57 jours, dans les eaux proches des États-Unis et du Canada en trois ans, et dans les océans du monde entier en dix ans. La France, « pays de l’Indo-Pacifique » possédant 1,65 million d’habitants et une zone économique exclusive de plus de 10 millions de kilomètres carrés dans la région indo-pacifique, sera certainement parmi les premiers à en pâtir.

Si la Chine s’oppose fermement au plan de rejet du Japon, ce n’est pas pour ses intérêts égoïstes ou un quelconque « but géopolitique », mais pour l’environnement marin et le bien-être de tous les êtres humains. De plus, la Chine n’est pas la seule à défendre cette position, puisque la grande majorité des pays du monde s’opposent au plan du Japon, à l’exception des États-Unis qui sont sans doute le seul pays à le soutenir ouvertement. Quant à d’autres alliés occidentaux du Japon, même s’ils n’ont pas exprimé leur opposition, ils n’osent certainement pas le soutenir publiquement, car après tout, il s’agit d’un méfait ignoble qui tuera leurs enfants et petits-enfants.

Le plan de rejet du Japon est loin d’être aussi insignifiant que « quelques gouttes dans un océan », comme veulent le faire croire certains médias. La partie japonaise a créé un précédent fâcheux en déversant inconsidérément dans l’océan de l’eau contaminée pour de simples raisons égoïstes de coût économique. C’est empoisonner délibérément les océans et jouer avec l’avenir de l’humanité tout entière ! Ce que la communauté internationale devrait faire, c’est faire tomber ensemble le cache-sexe hypocrite du Japon et mettre un terme à son plan de rejet, afin d’éviter une plus grande catastrophe de pollution nucléaire. Les politiciens japonais qui insistent sur la sûreté de l’eau contaminée peuvent tout à fait la garder pour eux-mêmes, et ils n’auront que l’embarras du choix : en boire, s’y baigner, y élever des poissons ou irriguer leurs terres. Pour le premier ministre japonais Fumio Kishida qui a dévoré des fruits de mer de Fukushima devant les caméras, qu’il continue son spectacle et invite ses « amis internationaux » qui ont réclamé justice pour le Japon à se joindre à lui dans ce cirque pour prouver la sûreté de l’eau contaminée !

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